Comment rouler sereinement malgré l’obstination de nos détracteurs et sans pour autant tomber dans le stress de la course ?
La réponse est tombée par hasard lors d’une discussion avec un pote Vosgien qui cherchait des bénévoles pour l’organisation de l’enduro des Monts de Vologne. Sans avoir trop de détail nous étions rapidement deux à dire oui pour tenir le poste de Marshall.
Pour la petite histoire, j’avais déjà participé plusieurs fois à cet enduro en L2 et l’idée de ne faire qu’un tour comme me l’imposait ma licence NCB ne me réjouissait pas trop.
3 semaines avant la course c’est le premier contact avec le tracé, on y roule « cool » pour un premier tour, suivre un pilote local est un plaisir mais il faut rester vigilant rester sur les roues. On découvre des passages habituellement interdits et nous essayons de mémoriser quelques points de repère. A cette date toutes les autorisations ne sont pas encore signées mais le tracé s’annonce sympa, j’y retrouve des souvenirs des éditions précédentes mais aussi des liaisons du trial de l’année dernière. Initialement je pensais rester dans ma configuration franchissement avec deux bib’s bien usés assistés de petites chambres à air. Malheureusement pour suivre la cadence des Vosgiens énervés ce n’est pas adapté, bilan explosion de bib et sacrée frayeurs. Le jour J il ne faudra pas trainer et enquiller, j’abuse donc de la générosité de Fredo chez qui je récupère de quoi rouler en toute sécurité (merci encore).
Dimanche 13, c’est en moto de trial que je retourne dans les chemins, l’intermède est sympa mais les zones sont de véritables élevages de roches en tous genres. Ils sont franchement frappés nos voisins.
Samedi 26 rendez-vous 8h pour un départ matinal, l’accueil est au top avec café et croissants. Répartition des équipes et du matériel, puis nous partons en petits groupe sur un secteur qui sera sous notre responsabilité le lendemain.
La pose des flèches, piquets et rubalises nous occupe une bonne partie de la matinée. On en profite quand même pour faire joujou dans la spéciale fraichement tracée. Ensuite direction un autre secteur pour vérifier et compléter le fléchage et hop un bon repas à la salle des fêtes.
L’après midi est plus cool, c’est roulage sur le circuit avec flèches et agrafeuse dans le sac. L’idéal étant de se mettre en conditions réelles on roule donc sur les secteurs que d’autres ont fléché le matin.
Après une petite mousse direction le parc pour y laisser les motos et hop maison.
Dimanche 27, le départ est matinal avec un premier tour à boucler en urgence avant les premiers départs. Pour gagner du temps on ne fait pas tous le tracé complet d’un seul coup mais par secteurs. A 8 heure quand les premières moto partent nous avons juste eu le temps de téléphoner au PC course pour lui dire que tout était OK.
La répartition nous a attribué le secteur 5 (le CH4 + SP2), on a donc le temps de flâner dans les CH1 et CH2 et de regarder la SP1.
Un ou deux points litigieux sont identifiés et quelques flèches posées après le passage des Inters. Il faut maintenant se positionner au milieu des L2 pour éviter les bouchons et en sortir certains en perdition dans les grimpettes ou trous d’eau.
Quand les L3 arrivent c’est le festival de la catastrophe, les plus téméraires compensent expérience et maitrise par des coups de gaz rageurs et désordonnés, c’est inefficace mais amusant à regarder…
Nous sortons du CH4 derrière les derniers L3 pour prendre notre pause repas. Un rapide échange avec les autres marshall confirme que tout roule et nous prenons notre pause repas avant de retourner sur le circuit entre les L1 et les L2. Aucun problème en liaison pour les L1, on continue pour se positionner sur l’un des rares points sensibles, un trou d’eau où plusieurs pilotes en manque de lucidité sont sortis de la trace.
C’est parti pour 160 pilotes à materner, ils sont à la fin de leur second tour et le pilotage est moins précis, le regard moins affuté et les bras moins solides. Malgré les banderoles et tous nos efforts ils sont nombreux à se planter au fond des ornières, c’est le plus pénible de la journée, tirer des pilotes qui râlent et sortent de la boue en crépissant tout ce qui les entoure.
Ouf, le dernier L2 est passé, comme les L1 ne font pas 3 tours complets, nous partons pour fermer le circuit. C’est à ce moment que l’on constate les changements sur les chemins, de belles traces sont maintenant faites dans les roches et les zones grasses sont creusées.
La journée est quasiment finie, on croise quelques potes et direction la buvette pour vider les sacs à dos et repartir décrocher les flèches. Au final on pose les motos juste à temps pour la remise des prix, le compteur de la Yam affiche ses 270 km, la fatigue est bien là, heureusement l’accueil vosgien est digne de sa réputation avec un traiteur qui apporte à tous les bénévoles un repas généreux idéal pour reprendre quelques force avant le retour en Alsace.
22h09 la moto est dans le garage, je suis claqué mais j’ai ma dose d’enduro pour quelques semaines. A la prochaine édition je serai de la partie, comme pilote ou comme marshall mais je n’ai pas envie de manquer ça.
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